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Wong Yan Lam : Un héros légendaire et le lien entre Lama Pai et Hung Gar

Wong Yan Lam est une figure emblématique du kung-fu traditionnel chinois, célèbre pour sa maîtrise du style Lama Pai, également appelé « Rugissement du Lion ». Héritier de l’enseignement du moine Sing Long, Wong Yan Lam a perpétué cet art martial rare tout en le transformant au cours de ses nombreuses aventures.

La formation sous Sing Long

Le moine Sing Long, expert du Lama Pai, a transmis à Wong Yan Lam un style influencé par la philosophie et les techniques du bouddhisme tibétain, notamment des mouvements inspirés des postures et des comportements des animaux. Lama Pai est un système martial unique qui met l’accent sur des frappes longues, des déplacements fluides, et une utilisation stratégique de l’énergie interne (qi).

Après la mort de son maître, Wong Yan Lam quitta le Guangdong pour devenir mercenaire et garde du corps, rejoignant des groupes d’escortes armées (biao ju), qui assuraient la sécurité des convois marchands. Cette expérience lui permit de mettre à l’épreuve ses compétences martiales dans des situations réelles et souvent dangereuses.

Voyages, échanges et surnom de héros

Durant ses voyages, Wong Yan Lam croisa de nombreux autres experts d’arts martiaux, échangeant avec eux techniques et connaissances. Ces rencontres lui permirent d’élargir son répertoire et d’enrichir son style. Sa bravoure, son éthique et ses exploits au combat lui valurent le titre de xia (ou haap en cantonais), qui signifie « héros chevaleresque ».

Retour au Guangdong et naissance des « 10 Tigres »

À son retour au Guangdong, Wong Yan Lam ouvrit une école où il enseigna le Lama Pai. Son talent et sa réputation attirèrent de nombreux élèves. Il fut reconnu comme l’un des légendaires « Dix Tigres du Guangdong », un titre honorifique décerné aux dix plus grands maîtres martiaux de la région. Parmi eux se trouvait également Wong Kei-Ying, père du célèbre Wong Fei Hung, représentant du style Hung Gar.

Lien entre Lama Pai et Hung Gar

Ce que beaucoup de pratiquants de Hung Gar ignorent, c’est que Wong Yan Lam et Wong Kei-Ying partageaient des techniques et des savoirs. Wong Kei-Ying, adepte des Cinq Animaux du Hung Gar (Tigre, Grue, Serpent, Dragon, Léopard), intégra certains principes du Lama Pai dans sa pratique. En retour, Wong Yan Lam adapta des techniques de la famille Hung dans son propre style.

On retrouve des influences du Lama Pai dans les formes Hung Gar, notamment :

  • La forme Tigre et Grue, qui illustre un équilibre entre puissance et fluidité.
  • Les éléments des Cinq Animaux / Cinq Éléments, où des principes stratégiques de Lama Pai s’intègrent dans la philosophie Hung.

De ces échanges est née la forme Ng Ying Kuen (Poing des Cinq Animaux) dans le Lama Pai, une synthèse des principes des deux traditions.

La transmission du Lama Pai et ses dérivés

Dans ses dernières années, Wong Yan Lam forma plusieurs élèves, qui propagèrent son art et créèrent leurs propres variantes du Lama Pai. Deux styles majeurs en sont issus :

  1. Pak Hok Pai (Style de la Grue Blanche) : Développé par certains de ses disciples, il met l’accent sur des mouvements longs, gracieux et défensifs.
  2. Haap Gar Kuen (Style du Chevalier) : Popularisé par Wong Hon Wing, considéré comme l’élève principal de Wong Yan Lam. Ce style rend hommage au maître, en insistant sur la moralité et le courage de ses pratiquants.

Les deux styles partagent de nombreuses techniques communes, telles que :

  • Sui Long Pao Choy (Coup de canon du dragon rampant)
  • Nga Pok / Pok Ying (Mouvement de grue défensif)
  • Jeet Choy (Coup d’interception)
  • Gwar Choy (Coup circulaire)
  • Kaap Choy (Coup en croissant)
  • Sau Choy (Coup en balancier)

Un héritage vivant

Aujourd’hui, plusieurs écoles diffusent le Haap Gar en France, dont notre école Hon Hap Kune de France, qui enseigne une synthèse des styles. Nous nous efforçons de garder vivant l’enseignement de maître Wong Yan Lam et de le transmettre à travers les générations et les continents.

Article très intéressant sur les origines communes du Hung Gar et du Wing Chun.

Il n’existe que deux formes originelles de Wing Chun : Gee Sim Wing Chun Kuen et Hung Fa Yi Wing Chun. Ces deux arts sont à l’origine de tous les autres styles, y compris celui de Yip Man.

Idée reçue : Le Gee Sim Wing Chun semble très différent du Wing Chun moderne, qui inclut les formes Siu Nim Tau, Chum Kiu et Biu Ji, donc les deux ne seraient pas liés.
Dernières recherches : Au sein du Temple Shaolin du Sud, il existait un lieu appelé le Wing Chun Dim (« Grande Salle du Printemps Éternel »). Le style enseigné dans cette salle, appelé Gee Sim Weng Chun Kuen (« Poing du Printemps Éternel »), représentait l’un des plus hauts niveaux de kung-fu Shaolin. Ce système est une expression Chan des arts martiaux, signifiant qu’il est complet : il inclut le bouddhisme Chan, tous les types de combat, ainsi qu’un entraînement complet de chi gong. Ce système de combat repose sur les concepts de Temps/Espace, Énergie et Gravité (Ciel, Homme et Terre).

Un système connexe, issu également du Temple Shaolin du Sud, était directement lié aux sociétés révolutionnaires, ou Hung Mun. Le Hung Fa Yi Wing Chun Kuen (« Poing du Printemps Loué ») fut développé dans le Wing Chun Tong (« Salle du Printemps Loué »). Ce style est également basé sur le Chan et les concepts de Temps, Espace et Énergie, mais il se concentre sur l’économie de mouvement, ce qui a engendré des structures corporelles différentes de celles du Gee Sim Wing Chun. Cependant, les deux systèmes partagent les mêmes racines dans le bouddhisme Chan et proviennent du Temple Shaolin du Sud. Ils sont considérés comme des arts frères.

Il est très probable que le Hung Fa Yi Wing Chun ait donné naissance au Wing Chun moderne, tandis que le Gee Sim Wing Chun ait probablement donné naissance au Hung Gar moderne.

En résumé : Les deux systèmes proviennent du Temple Shaolin du Sud, mais de lieux différents au sein du temple. Ils partagent les mêmes racines et la tradition Chan. Cependant, le Wing Chun s’est concentré sur le Sap Ming Dim (Formule), changeant radicalement son apparence par rapport au Gee Sim Wing Chun.

Bonne année du Serpent ! 🐍✨

Chers élèves et amis,

À l’occasion du Nouvel An chinois, le bureau de Hon Hap Kune et notre Sifu, Billy Tsé, vous adressent leurs meilleurs vœux de santé, de bonheur et de réussite.

L’année du Serpent, symbole de sagesse, de transformation et d’introspection, nous invite à cultiver ces qualités dans notre pratique du kung-fu et dans notre quotidien. Que cette nouvelle année soit l’occasion de progresser ensemble, de renforcer notre discipline et de poursuivre la transmission des riches traditions martiales chinoises.

Merci à chacun d’entre vous pour votre engagement, votre passion et votre confiance. Nous sommes fiers de partager ce chemin avec vous et avons hâte de vivre une année pleine de défis et de succès.

恭喜发财, 万事如意 !
(Gōngxǐ fācái, wànshì rúyì !)
Prospérité et accomplissement à tous dans vos projets !

Avec respect et amitié,
Le bureau de Hon Hap Kune

Quand les Mots Perdent Leur Sens

Le chinois est de plus en plus utilisé comme un outil marketing, que ce soit dans les tatouages, la mode ou même pour nommer des écoles de kung-fu. Pourtant, ces usages sont souvent détachés de la signification réelle des mots, ce qui donne lieu à des situations involontairement absurdes. Les caractères chinois sont choisis pour leur esthétique ou leur exotisme, mais sans considérer les contextes linguistiques ou culturels qu’ils impliquent.

Prenons l’exemple de 东西 (dōng xī). Littéralement, cela signifie « est-ouest », et pourrait être interprété comme un symbole de l’union entre l’Orient et l’Occident. Ainsi, une école de kung-fu nommée Dong Xi Kung Fu pourrait vouloir exprimer cette idée noble. Cependant, dans le langage courant, 东西 signifie simplement « chose », « truc » ou « bidule ». Résultat : Dong Xi Kung Fu se traduirait alors par « L’école de kung-fu du bidule », ce qui est bien moins prestigieux.

Un autre exemple amusant est celui de 空调 (kōng tiáo), qui signifie littéralement « contrôler l’espace » ou « ajuster l’air ». Si l’on tente de l’utiliser pour un concept ésotérique, comme dans Kong Diao Qi Gong (qui pourrait être traduit par « le Qi Gong qui contrôle l’espace »), la signification réelle est bien différente : 空调 désigne tout simplement… un climatiseur. Vous auriez alors inventé le « Qi Gong de la climatisation », ce qui est loin d’évoquer la spiritualité ou l’énergie intérieure.

Parfois, l’erreur vient d’une tentative de créer des expressions évocatrices mais mal construites, comme 夫手 (fū shǒu). Ici, 夫 (fū) est souvent associé au terme kung-fu, et 手 (shǒu) signifie « main ». On pourrait vouloir interpréter cela comme « la main du kung-fu ». Cependant, 夫 utilisé seul signifie également « mari ». Ainsi, 夫手 se traduirait littéralement par « la main du mari », une expression qui perd tout son sens martial et prête plutôt à sourire.

D’autres confusions naissent de la polyvalence des mots en chinois. Prenons 电 (diàn), qui signifie « énergie ». Tenter de l’utiliser pour évoquer l’énergie vitale ou le Qi peut donc mener à des malentendus, car vous parlez alors d’une force… électrique. Et oui, 电 dian signifie bien énergie mais celle de l’électricité (comme dans « électricité » ou « batterie »).
À l’inverse, le terme approprié serait 力气 (lì qì), qui désigne la force ou l’énergie physique.

Enfin, regardons le cas de 免费 (miǎn fèi), qui signifie « gratuit », mais uniquement dans un contexte monétaire. Si vous voulez parler de « liberté » ou d’indépendance, vous devriez plutôt utiliser 自由 (zì yóu). Confondre ces termes revient à suggérer que quelque chose est gratuit plutôt que libre, ce qui change totalement le message.

Le cas de 鬼 (guǐ) : « Esprit » ou « Fantôme » ?
Un autre exemple frappant vient des tatouages que j’ai trouvé sur un site web. L’histoire d’une femme américaine qui, après avoir perdu sa grand-mère, souhaitait se faire tatouer pour lui rendre hommage. Elle a choisi le caractère 鬼 (guǐ), pensant que cela signifiait « esprit » dans un sens spirituel. Ce choix peut paraître compréhensible, mais en réalité, fait référence aux aspects négatifs de l’au-delà, notamment les fantômes, démons et autres entités maléfiques.
En chinois, est souvent utilisé dans des expressions comme 洋鬼子 (yáng guǐ zi), littéralement « diable étranger », une insulte qui désignait autrefois les Occidentaux. Cela donne une connotation bien plus sinistre et menaçante que l’idée d’un « esprit » bienveillant. Le mot a donc un sens plutôt effrayant et n’est pas du tout approprié pour un hommage spirituel.
Ce tatouage aurait été plus approprié avec le caractère 灵魂 (líng hún), qui signifie « âme » ou « esprit » dans un sens beaucoup plus respectueux et spirituel. Cela aurait mieux représenté l’idée de l’après-vie, sans la connotation de terreur ou de malédiction associée à .

L’appropriation sans compréhension

Ces exemples révèlent un problème plus large : l’appropriation d’une langue et d’une culture sans en saisir la profondeur. En utilisant des caractères chinois simplement pour leur apparence, on réduit une langue riche et complexe à un simple gadget esthétique. Le chinois n’est pas une suite aléatoire de symboles visuels, mais un système chargé de significations, de contextes et d’histoire.

Ainsi, un tatouage ou un slogan marketing en chinois peut vite devenir ridicule lorsqu’il est vidé de son sens. Ces erreurs ne sont pas seulement embarrassantes : elles reflètent un manque de respect pour une culture millénaire. Alors, avant d’utiliser le chinois pour son exotisme, mieux vaut en comprendre les subtilités… ou demander l’avis d’un expert pour éviter de transformer un message puissant en un malentendu comique.

Derniere photo prise dans les couloirs du RER d’un homme qui porte une veste avec une belle insulte dessus.

Le principe du non agir

Un étudiant est venu voir un maitre de Kung fu Wushu et a posé la question suivante: « Maître, je suis avec vous depuis trois mois.

Je suis curieux de savoir combien de temps de formation il me reste pour devenir maître? « .

« Cinq ans », a répondu le mentor.

« Pourquoi cinq ans? Mais c’est beaucoup! Et si je m’entraîne tous les jours, une demie journée? »

« Dans dix ans, » répondit le maître.

« Dix ans?! Et si je m’entraîne toute la journée? »

« Dans vingt ans, » dit le maître avec un sourire.

« Mais maître! Pourquoi continuez-vous à augmenter la durée des études? »

« Parce que tu ne penses qu’au résultat » Répondit le maître

« Tu es concentré uniquement sur ça et tu oublies tout le reste.

Ne pense pas seulement à ça.

Apprends progressivement et constamment la technique, et l’habileté viendra à toi.

Travaille sur toi-même, sans te surmener – et la force viendra.

Fixe-toi des objectifs, mais ne penses pas seulement au résultat, et cela viendra de lui-même.

Tout devrait se dérouler naturellement.

Celui qui tire sur la germe court le risque de se retrouver sans récolte »

Concept du 無為 non agir explication :

無為而治,大智若愚

Gouverner sans agir, Grande sagesse qui semble être stupide.

« On le fait pas pousser le riz en leur tirant dessus » est un ancien proverbe chinois qui défini bien le concept du non agir. Ce ne sont pas les humains qui font pousser les plantes, c’est la terre. Les humains peuvent accompagner le fonctionnement du processus vital et naturelle en plantant, apportant nutriment et protection mais pas plus.

Tel est le principe du non agir qui prône l’effort juste, l’action naturelle sans forcer ou ne pas en faire trop pour accompagner le cycle naturelle des choses.

« Vivant, l’humain est tendre et souple

Mort le voici dur et rigide

Les plantes sont tendres et fragiles

Mortes les voilà flétries et sèches

Dureté et rigidité sont compagnes de la mort

Tendreté et souplesse sont compagnes de la vie »

Les chinois savent très bien que tout ce qui vie doit un jour ou l’autre mourrir. Le mandat du ciel définit l’espérance de vie terrestre de chacun qu’on est libre de prolonger ou d’écourter en fonction du comportement qu’on adopte envers son corps qui renvoie au concept d’agir et non agir. On comprend mieux pourquoi les arts physiques chinois, y compris la cuisine le wushu et le Qi Cong ont une orientation thérapeutique et sont placés sous le patronage de Laozi.

Kung Fu, gong fu, gung fu? Pourquoi autant d’écritures pour définir la même chose?

Quelques précisions sur les termes utilisés de nos jours dans le Wushu.

Le mandarin, appelé aussi communément le Hanyu (langue des Han), est la langue principale utilisée en Chine. De nombreux dialectes existent selon les régions. La romanisation des termes mandarin est appelée « pinyin », créée autour des années 50. Celui-ci s’impose de nos jours comme étant la norme internationale. Beaucoup de termes, noms de style ou techniques ont été traduits à l’époque par des traducteurs improvisés qui ne connaissaient pas forcément l’une des deux langues. Néanmoins, les traductions phonétiques de l’époque sont toujours utilisées et sont devenues une norme de nos jours.

Exemple de traductions phonétiques devenues normes :

– « Kung fu » est l’écriture phonétique du terme « gong fu » en pinyin.

– « Tai chi chuan » est l’écriture phonétique du terme « Tai Ji Quan » en pinyin.

– « Wing Chun » ou « Ving Tsun » est un terme cantonais. La traduction mandarine de ce terme est donc « Yong Chun » en pinyin.

La romanisation des termes chinois est importante car la phonétique prête souvent à confusion.

Par exemple :

L’exemple le plus courant est le terme « ma » qui, selon le ton, peut signifier mère, une terminaison interrogative, cheval ou insulter.

Le terme « chuan » (tai chi chuan), qui signifie communément poing pour les pratiquants français de Tai Ji, peut se traduire avec les termes : bateau, enfiler (un vêtement) et transmettre. Alors que le terme chinois pour poing s’écrit normalement « quan ».

Le terme « da » signifie à la fois frapper et grand.

« Da ma » peut donc signifier grand cheval ou « frapper? ».

Les Chinois peuvent par déduction comprendre le sens d’un terme. Néanmoins, l’exercice a des limites et nécessite un contexte.

Dernier point, le chinois est aussi une langue imagée. Deux caractères simples assemblés peuvent parfois signifier tout autre chose, provoquant parfois des situations assez hilarantes pour nous, Chinois. Par exemple :

« Lui » s’écrit « ta », « mère » s’écrit « ma ». À votre avis, que signifie « ta ma » ? Innocemment, vous allez sûrement dire « sa mère »… En fait, c’est littéralement la traduction du terme putain en français ou fuck en anglais.

En conclusion, je vous laisse cette petite pépite de traduction que je vais laisser aux autres le soin de traduire. Ne vous improvisez pas interprète et ne faites pas confiance à Google Traduction 😁

Sagesse du ciel, de la terre et des hommes

Il faut gravir la montage pour pouvoir juger de la hauteur du ciel.

Il faut descendre au fond de la vallée pour pouvoir juger de la profondeur de la terre.

Il faut écouter la leçon des anciens maîtres pour pouvoir apprécier les vertues de l’apprentissage.

Les paroles des érudits, même vieilles de milles ans, ne doivent pas être oublié.

Le ciel, la terre et les hommes.

La notion de titre dynamique en chinois

La culture chinoise pratique un système de titres qui reflète l’âge et le statut social, plutôt que la position que l’on pense avoir. Par exemple, des termes comme « shushu » (叔叔, oncle), « gege » (哥哥, frère aîné), « sifu » (师傅, maître), « didi » (弟弟, frère cadet), « jie jie » (姐姐, sœur aînée) et « mei mei » (妹妹, petite sœur) sont utilisés pour s’adresser aux individus en fonction de leur âge et de leur rang dans la hiérarchie.

Un autre terme important est « shushu », qui signifie « oncle » et est utilisé pour désigner les hommes plus âgés de manière respectueuse. En revanche, il serait impensable d’appeler un homme plus âgé « didi », qui signifie « petit frère », ou simplement par son prénom, car cela serait perçu comme un manque de respect. Au lieu de cela, on privilégiera des termes qui reflètent le respect dû à son aîné.

Cette pratique des titres est profondément ancrée dans la philosophie confucéenne, valorise les relations hiérarchiques et le respect des aînés. Selon Confucius, l’harmonie sociale repose sur des relations bien définies, où chacun connaît son rôle et respecte les autres en fonction de leur âge et de leur position.

Ce système de titres est particulièrement pertinent dans le domaine des arts martiaux, où des termes spécifiques sont utilisés pour désigner les relations entre maîtres et élèves, mais aussi entre pratiquants d’une même lignée. Voici une liste des titres couramment utilisés dans ce contexte :

« Shifu » (师傅) : Ce terme signifie « maître » et est utilisé pour désigner un instructeur ou un enseignant dans les arts martiaux.

« Shige » (师哥) & « Shijie » (师姐) : Ces termes signifient respectivement « frère aîné » et « sœur aînée » dans le contexte martial, désignant un élève qui a plus d’expérience que la personne qui emploie ce terme.

« Shidi » (师弟) & « Shimei » (师妹) : Ces termes signifient respectivement « frère cadet » et « sœur cadette » dans le contexte martial, désignant un élève qui a moins d’expérience que la personne qui emploie ce terme.

« Shishu » (师叔) & « Shigu » (师姑) : Ces termes signifient respectivement « oncle » et « tante » de votre sifu dans le contexte martial.

« Shimou » (师母) : Ce terme signifie « épouse du maître » et est utilisé pour désigner la femme du « sifu ».

« Shixiong » (师兄) : Ce terme désigne un frère aîné et peut également englober l’ensemble des frères et sœurs martiaux, qu’ils soient aînés ou cadets.

Il est crucial de noter que ces titres ne peuvent pas être transposés d’un individu à l’autre. Chaque titre doit être adapté en fonction de SA PROPRE position sociale, de l’âge et de l’expérience de la personne à qui il est attribué. Par conséquent, l’utilisation appropriée des titres est essentielle pour respecter les dynamiques sociales et les relations interpersonnelles dans le contexte martial.

Ces titres sont essentiels dans la culture des arts martiaux, car ils établissent une hiérarchie claire et respectueuse entre les pratiquants. Chaque titre comporte des implications en termes de responsabilités, de respect et de relations interpersonnelles. Par exemple, un élève ne s’adresserait jamais à un « sifu » en utilisant un titre informel, car cela irait à l’encontre des valeurs de respect inhérentes à la pratique.

En dehors des arts martiaux, ces termes sont également utilisés pour établir des relations respectueuses. Les enfants sont éduqués dès leur plus jeune âge à utiliser ces termes de manière appropriée, car ils sont considérés comme une marque de respect et de politesse.

Exemple :

Mon grand frère d’arme, Xi Chen :

Je l’appelle shixiong, shige pour dire grand frère de pratique, ou simplement Xi Ge pour dire frère Xi

Pour mon fils, qui est mon héritier, il devra lui adresser la parole avec le titre shishu ou shushu pour dire frère de pratique de son propre sifu ou simplement oncle

En somme, la culture des titres en Chine, et en particulier dans les arts martiaux, n’est pas simplement une question de langage. Elle reflète des valeurs culturelles profondes qui soulignent l’importance de la hiérarchie, du respect et des relations interpersonnelles.

🎄✨ Hon Hap Kune vous souhaite une Joyeux Noël et une Bonne Année 2025

En cette période de fêtes, je tiens à vous adresser mes meilleurs vœux pour Noël et une excellente année 2025 ! Que ces moments soient emplis de joie, de sérénité et de beaux instants partagés avec vos proches.

🙏 Un grand merci à vous tous, membres, pratiquants et amis, pour votre soutien indéfectible. Ensemble, nous cultivons des valeurs essentielles : discipline, respect, et dépassement de soi, tout en célébrant la richesse de notre héritage culturel à travers la danse du lion et bien plus encore.

✨ Que 2025 soit une année pleine de succès, de progrès et de découvertes, autant dans votre pratique martiale que dans votre vie personnelle. Continuons à écrire ensemble cette belle histoire, toujours animés par notre passion commune.

🎁 Joyeuses fêtes à toutes et tous !
À très bientôt lors de nos prochains événements.

Avec toute mon amitié martiale,

Président de l’association Hon Hap Kune