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Les doubles dagues dans le wushu

L’image d’une femme chinoise tirant de son chignon deux dagues affûtées pour vaincre ses adversaires est devenue emblématique du cinéma et de la littérature wuxia. On la retrouve dans de nombreux films, opéras et romans. Mais quelle est la part de réalité historique derrière ces armes ?

Dans la Chine impériale, les femmes n’avaient généralement pas le droit de porter des armes visibles en public. Pourtant, dans les familles pratiquant les arts martiaux, dans les milieux militaires ou dans les sociétés secrètes, certaines femmes étaient formées au combat, à l’autodéfense ou à des missions de transport ou d’espionnage.

Pour contourner les contraintes sociales, elles utilisaient parfois des armes petites, discrètes et facilement dissimulables.

Parmi les plus célèbres :

•Épingle de cheveux dont la tige était une lame

•Aiguille de cheveux, accessoire de coiffure parfois affûté

•Aiguilles volantes métalliques à lancer

•Dague courte les fameuses bi shou, simple ou double (shuang)

Bien qu’elles ne soient pas destinées au combat de mêlée, ces armes constituaient pour les femmes un moyen de protection ou d’assassinat, discret et efficace.

Dans les arts martiaux traditionnels du Sud de la Chine on apprend à manipuler des armes dissimulables destinées aux femmes, notamment dans l’autodéfense familiale ou dans les milieux liés aux sociétés secrètes.

Bien que les dagues dissimulées dans les cheveux n’aient plus d’usage contemporain, leur image influence encore les chorégraphies de taolu de double dagues dans certains styles du Sud

Les Shuang Bi Shou 匕首雙

Les 匕首雙 désignent les double-dagues, conçues pour être utilisées par pair en combat rapproché. Ces armes appartiennent à la catégorie des armes courtes et double qui privilégiées la rapidité et la maniabilité.

Les dagues existent en Chine depuis l’Antiquité, mais l’usage coordonné de deux dagues apparaît surtout fin de la dynastie Ming jusqu’à la dynastie Qing dans les milieux civile et les sociétés secrètes.

Dans certaines écoles du Sud, elles se sont popularisées auprès des combattants qui cherchent : la mobilité, le combat en espaces étroits (escaliers, ruelles, intérieurs, dans les bateau rouges), la neutralisation rapide à courte distance

Les double-dagues varient selon les régions, mais on retrouve des caractéristiques communes :

~25–40 cm par dague, lame droite ou légèrement courbe, un ou deux tranchants

Garde souvent réduite pour garder la compacité.

Manche courte pour une prise ferme.

Suffisamment léger pour des mouvements rapides.

Les versions moderne incluent des anneaux autour de cette poignée qui permettent de faire tinter les armes ainsi que des foulards.

Fait interessant les foulard ne sont pas en contradiction avec la nécessité de dissimulation car celui-ci permet de cacher les dagues aux yeux de tous et même lors de son utilisation.

En utilisation, les shuāng bǐshǒu se distinguent des armes longues ou lourdes : ce sont des armes de précision, de vitesse et de flux continu. La prise peut être droite ou inverse.

Les principes fondamentaux sont les suivants :

•Coordination des deux mains

•Attaque et défense simultanées

•Mouvement angulaire pour contourner la garde adverse

•Visée des articulations, muscles et parties vitales

•Travail en proximité immédiate

•Changement de prise rapide pour varier la manipulation

Les techniques et stratégie sont :

•Les dagues sont toujours cachées sauf durant les frappes.

•Une dague parre, l’autre frappe

•Une dague piège le bras, l’autre frappe

•Alternance très rapide d’attaque pour submerger la défense

•Privilegier la lutte pour déstabiliser et frapper

•Déplacement rapide et agile du corps

On retrouve les shuāng bǐshǒu dans plusieurs écoles du Sud, dont : le Choy Li Fut, le Hung Gar, Fut Gar, Mok Gar, Styles Hakka (pak mei entre autres).

Hon Hap Kune Champion du monde

🥇🥈 Hon Hap Kune Torcy brille sur la scène internationale 🇫🇷

Lors du 10ᵉ Championnat du Monde de Kung Fu (World Kungfu Championships), organisé par la Fédération Internationale de Wushu (IWUF), 2 élèves de l’association Hon Hap Kune de Torcy, ont brillamment remporté plusieurs médailles.

📍 Lieu : Mont Emeishan, Sichuan (Chine)

📅 Dates : du 14 au 20 octobre 2025

🌏 Participants : plus de 5 000 athlètes issus de 54 nations et régions

🏆 Résultats : 4 medailles

🥇 1ʳᵉ place — Bâton (Gun Shu)

🥈🥈 2ᵉ place — Main nue (Nan Quan)

🥉 3ᵉ place — Poignards (Shuang Bi Shou)

Depuis 1993, Sifu Billy Tsé, maître de Tai Chi Wu et de Kung Fu Hon Hap Kune, transmet son savoir à Torcy, formant ses élèves à l’excellence et aux techniques traditionnelles chinoises.

L’association propose des cours accessibles à tous niveaux, permettant de découvrir et pratiquer Kung Fu traditionnel, Tai Chi Wu et Hon Hap Kune, et de perpétuer un héritage martial reconnu internationalement.

Hon Hap Kune Torcy : plus de 30 ans de transmission, d’excellence et de succès internationaux.

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Avoir du cœur, du souffle et de l’énergie

Text motivation

Les démonstrations sur le tapis ne sont pas de simples performances scéniques.
Elles sont un engagement total du pratiquant, une expression de son art, de sa maîtrise et de son âme. Le public — ou le jury — n’évalue pas seulement la technicité du mouvement, mais aussi l’esthétique, l’intention, l’expressivité et la présence scénique.

Quel que soit le style — Taolu, Kata, Poomsae, etc. — chaque forme reste avant tout un combat imaginaire.
Un affrontement contre des adversaires invisibles, que le pratiquant doit dominer avec ses techniques, son mental et son esprit. Chaque geste doit avoir un sens, une cible, une fonction : attaque, défense, projection, esquive… Rien n’est décoratif.

Pour que la prestation devienne vivante, crédible et puissante, il faut réunir trois forces essentielles :
🔥 le cœur, pour insuffler l’intention et l’émotion ;
💨 le souffle, pour donner rythme, continuité et maîtrise ;
la sauvagerie / l’explosivité, pour libérer l’impact, l’intensité, la détermination.

À cela s’ajoutent bien sûr la technique et les qualités physiques — mais sans ces éléments, aucune démonstration ne peut réellement toucher.

La tête, elle, guide toujours avant que le corps ne frappe.
C’est le regard qui porte l’intention, qui annonce l’action, qui fait naître l’adversaire imaginaire dans l’esprit du spectateur. Vivez chaque mouvement jusqu’au bout. Laissez vos émotions traverser votre geste. Si le jury ou le public ressent votre rage, votre calme, votre détermination, alors il comprendra votre message.

Image : le guerrier qui balaie l’ombre de ses doutes.

Image : le guerrier qui balaie l’ombre de ses doutes.

Le Hung Gar à travers la cosmologie corrélative

… ou concept avec des noms pompeux mais qui signifie simplement Harmonie à 2, 3, 5 ou 12 facteurs.

Le Hung Gar est un art complet qui ne se limite pas à des techniques martiales ; il incarne une vision du monde, héritée de la pensée chinoise classique confucianiste, taoïste et bouddhiste.

On y retrouve les principes du Yin-Yang, des Cinq Éléments (五行 wǔxíng) et même des correspondances avec la nature (éléments) et les animaux.

Yin et Yang ☯️ dans la pratique

Les postures basses et enracinées (comme Ma Bu) = Yin, stable, interne.

Les frappes explosives et montantes = Yang, mobile, externe.

Un enchaînement comme le Tit Sin Kuen (鐵線拳 – « Forme des fils de fer ») joue constamment sur ces équilibres Yin/Yang, entre tension/détente, interne/externe, inspiration/expiration.

Les 3 harmonies

Comme en médecine chinoise, le but est l’équilibre dynamique. Le pratiquant de Hung Gar cherche à :

Équilibrer la force, l’endurance et l’agilité

Harmoniser le corps, le cœur et l’esprit

Aligner les énergies du souffle, de l’intention et de l’âme

Les Cinq Animaux / Cinq Éléments

Certains styles de Hung Gar, notamment celui de Wong Fei Hung, intègrent les cinq animaux :

Tigre, Grue, Léopard, Serpent, Dragon

Ces animaux peuvent être corrélés aux cinq éléments :

Feu, Terre, Métal, Eau, Bois

Chaque animal incarne une énergie spécifique, un organe, une saison, et même une émotion selon la cosmologie traditionnelle.

Les 12 ponts

Les 12 ponts du Hung Gar (十二橋) représentent les principes fondamentaux de connexion, tant sur le plan martial qu’énergétique. Ils servent à relier l’interne et l’externe, le visible et l’invisible, l’action et l’intention.

Ces ponts ne sont pas que physiques (les bras, la structure, armes), ce sont aussi des attitudes mentales et spirituelles qui permettent de traverser les oppositions, d’absorber et de transformer la force de l’adversaire.

Parmi ces 12 ponts, on retrouve des concepts comme :

Gong (force), Yau (souplesse), Jik (directe), tai (soulevement), Fan (retournement) etc…

Chaque pont a son aspect yin et yang, son application martiale et son interprétation énergétique. Leur maîtrise permet au pratiquant de faire le lien entre la forme et l’essence, entre le geste et le sens.

Discutons de la légitimité

Dans le monde du wushu, la légitimité fait référence à la reconnaissance d’un pratiquant en tant que représentant crédible et légitime d’un style, d’une école ou d’un courant. Elle se construit à travers le parcours, l’enseignement reçu, les résultats obtenus et l’engagement dans la transmission. Être légitime, ce n’est pas seulement savoir faire : c’est aussi être reconnu comme porteur d’un savoir, d’une tradition ou d’une expertise digne de respect.

En tant que pratiquants, nous consacrons des années à forger notre corps et notre esprit dans la quête de maîtrise. Mais au-delà de cette progression personnelle, nous construisons également notre légitimité en tant qu’enseignants, avec pour objectif de transmettre notre art aux générations futures.

La légitimité peut revêtir plusieurs formes. Elle peut être transmise ou construite, et parfois, elle émerge simplement par l’exercice même de l’enseignement. Chacune de ces formes a ses spécificités, ses forces et ses limites.

➡️La légitimité par transmission

C’est probablement la plus intuitive à comprendre : un enseignant ayant lui-même reçu un enseignement long et significatif de la part d’un maître reconnu. Cette légitimité repose sur le temps passé, l’intensité de la pratique, et la reconnaissance d’un lien maître-disciple. Elle peut être formalisée par un titre, un diplôme ou une désignation explicite comme représentant d’une lignée.

Paradoxalement, c’est aussi la plus exigeante. Elle suppose loyauté, exemplarité, et la prise en charge de responsabilités au sein de l’école ou de la tradition.

➡️La légitimité construite

Elle se fonde sur des éléments que l’on acquiert ou bâtit par soi-même. Cela peut inclure :

Des titres remportés en compétition, que ce soit en technique ou en combat ;

Des grades ou diplômes fédéraux, qui donnent une légitimité dite “officielle” ou légale ;

Une réputation construite sur des faits d’armes, des démonstrations impressionnantes, voire parfois des récits légendaires ;

Une auto-formation sérieuse, nourrie de stages, de lectures, de vidéos — bien que cela ne permette généralement pas de revendiquer l’appartenance à une lignée ou une école traditionnelle.

➡️La légitimité de fait (ou d’opportunité)

Il enseigne. Point.

Parfois, la simple action de transmettre, sans reconnaissance formelle ni filiation directe, suffit à établir une forme de légitimité. Elle peut être temporaire, contestée, ou validée a posteriori par les résultats obtenus.

☯️Pour terminer, il est évident que ces formes de légitimité ne pèsent pas toutes de la même manière selon les individus. Certains valorisent avant tout la lignée et la profondeur de la transmission. D’autres ne jurent que par l’efficacité martiale ou les résultats en compétition. D’autres encore se fient aux diplômes officiels.

Et vous ?

Comment définissez-vous votre propre légitimité ?

Quelle importance accordez-vous à ces différentes formes de reconnaissance ?

Illustration proposée : Une enfant pratiquant le Wushu sous l’œil bienveillant de son sifu, agenouillé à hauteur des autres enfants.

Le Wushu : Héritage des Temps Anciens à l’Ère du 2.0

Dans une société moderne où l’on privilégie le gain immédiat et la connaissance superficielle, l’individu se perd souvent dans une illusion de réussite virtuelle. Pourtant, certains continuent de chercher l’accomplissement à travers l’effort personnel, en s’engageant dans la pratique d’un art traditionnel.

Devenir sifu, enseigner le Wushu (Kung Fu) et former des élèves reste le rêve de nombreux pratiquants. Mais dans sa tradition, le Wushu est avant tout une affaire de transmission, un lien profond entre maître et disciple. Le rôle du maître ne se limite pas à enseigner des techniques : il transmet aussi une culture, une histoire, une philosophie. L’élève ne doit pas seulement apprendre à reproduire des mouvements, mais à comprendre l’essence du Quan, au-delà de l’esthétique.

Le maître observe, évalue, façonne. Il jauge les valeurs morales et l’engagement de son élève, et décide, le moment venu, de transmettre un savoir, un titre, ou un héritage. Cette étape charnière prend souvent la forme d’une cérémonie d’acceptation, acte symbolique par lequel le maître accorde son nom, sa confiance, et une responsabilité : celle de perpétuer la lignée.

Mais cette vision, aussi noble soit-elle, exige du temps, de la patience et une proximité réelle avec le maître – des conditions de plus en plus difficiles à réunir dans un monde régi par la rapidité et la rentabilité. L’approche moderne du Wushu est souvent plus individualiste, parfois vénale. Le pratiquant n’a plus besoin de consacrer des années à l’étude auprès d’un seul maître. Il peut voyager, suivre des stages à l’autre bout du monde, accumuler des certifications, apprendre dans des livres ou via des vidéos. Il peut obtenir des grades officiels, briller en compétition, et, à 25 ans, ouvrir légalement son école et enseigner.

Cela soulève alors plusieurs questions essentielles :

Quand devient-on véritablement sifu ? (et je ne parle pas ici de coach sportif)

À quel moment notre légitimité à transmettre est-elle fondée ?

Quels savoirs sont indispensables pour transmettre ?

Peut-on encore parler de transmission traditionnelle à l’ère moderne ?

Chacun place son curseur là où il le souhaite. Pour certains, il suffit d’une tenue jaune pour s’autoproclamer sifu et créer une école « traditionnelle ».

Pour d’autres, une vie entière ne suffira pas à assumer ce titre, et ils garderont leurs connaissances jusqu’à leur dernier souffle.

Les anneaux d’acier

Beaucoup se posent des questions sur cet instrument alors essayons d’y répondre simplement

Poids et matériaux :
Il existe 2 types d’anneaux :

Les standards, produits en masse, généralement en acier ou en laiton, pesant entre 600g et 650g selon leur diamètre

Les non standards, qui peuvent être de poids et de matériaux divers, comme en fer, plomb ou aluminium.

Utilité :
Ce sont des outils d’entraînement et en aucun cas des armes. Aucun document, témoignage ou trace d’anneaux de combat n’existe dans l’histoire militaire ou civile. En effet, combattre avec un tel handicap sur un champ de bataille ou ailleurs relève de la pure folie. Malgré la protection qu’elles apportent (quoique discutable), leur poids et l’effet cinétique qu’elles génèrent relèvent véritablement du handicap, tant sur la vitesse que sur la précision, et n’apportent aucun avantage autre que de taper plus fort. Ceci dit, ça fonctionne pour des coups de type marteau.

Pour revenir à l’utilité de cet instrument, celui-ci :

  • Développe la qualité de vos techniques en ralentissant vos mouvements et en entravant la puissance. De plus, le pratiquant apprend à ne pas exécuter ses techniques en surtension (bras totalement tendus) pour ne pas se blesser au niveau des articulations.
  • Développe la concentration et la maîtrise de la technique, car chaque mouvement doit être décomposé pour être exécuté correctement.
  • Développe la stabilité, l’ancrage, l’équilibre des positions et la structure du corps.
  • Développe la maîtrise de l’énergie. L’utilisation des anneaux force le porteur à déployer de l’énergie pour exécuter mais aussi pour arrêter la technique sans se faire emporter par sa propre force. Le porteur prend conscience de la force d’arrêt et de l’utilité d’une position stable.
  • Développe la force, la puissance et l’endurance du pratiquant de manière assez mécanique, selon le nombre d’anneaux et la longueur des Tao, comme les longs piliers de Hung Gar qui comportent 108 mouvements.
  • Renforce les poignets, désensibilise les avant-bras et force les élèves à avoir le poing bien droit pour ne pas casser le poignet lors de la frappe.
  • (Optionnel) Donne un aspect esthétique sympathique, car pour peu que vous ayez des muscles, vous pouvez impressionner avec un bel effet visuel.
  • (Optionnel) Entraîne votre tolérance au bruit, car ça fait un boucan du diable près des oreilles.

Utilisation :
Les anneaux sont généralement portés lors des entraînements pour l’exécution d’exercices divers, tels que les tensions dynamiques, posturales, de frappe et bien sûr les Tao. Selon les écoles et les maîtres, l’utilisation des anneaux dans les Taolu peut grandement varier. Certaines écoles acceptent l’utilisation des anneaux sur n’importe quel Taolu.

Peut-on utiliser les anneaux dans d’autres styles ?
L’utilisation des anneaux est largement possible dans d’autres styles, mais cela nécessite une adaptation des techniques et même des positions, car, comme expliqué plus haut, l’ancrage est important pour ne pas être emporté par la force cinétique. Je pense particulièrement au Choy Lee Fut, où l’utilisation des techniques de balancier comme le Gwa Sau Kaap n’est pas adaptée et les risques de perdre un anneau en les projetant sont importants.

Comment s’en procurer ?
Pas de secret : Alibaba, Dragonsport, WushuGuan ou directement en Chine. Mais le prix est élevé à cause des frais de transport, environ 30€ pour la paire. Pour info, en Chine, un anneau coûte entre 15 et 20 RMB, soit environ 2€.

Est-il possible de les remplacer par des poids pour poignets ?
C’est un bon début pour travailler, mais c’est comme travailler le sabre avec un bâton de la même taille.
De plus, chaque anneau étant indépendant des autres, en bout de course, il faut prendre en compte l’addition de la force de chaque anneau, ce qui est plus difficile que d’arrêter un seul gros bloc. En gros, c’est e = mc² versus e = mc² × X avec M > m.

Avec combien d’anneaux ai-je commencé ?
J’ai commencé avec 5 anneaux à chaque bras pour arriver à 8, mais il faut savoir que j’étais déjà de bonne constitution (+80 kg). Je conseille donc de commencer avec 3 anneaux et d’augmenter leur nombre progressivement.

Conseils :

  • Pas d’anneaux pour les enfants en croissance.
  • Travailler les anneaux uniquement sur des Tao que vous maîtrisez.
  • Ne pas aller trop vite pour ne pas se blesser.
  • Éviter de faire cela à la maison, les voisins n’apprécient généralement pas le bruit.
  • Le premier anneau doit être suffisamment petit pour être bloqué par un poing fermé.
  • Ça fait méchamment mal au dos, alors allez-y mollo.

Wong Yan Lam : Un héros légendaire et le lien entre Lama Pai et Hung Gar

Wong Yan Lam est une figure emblématique du kung-fu traditionnel chinois, célèbre pour sa maîtrise du style Lama Pai, également appelé « Rugissement du Lion ». Héritier de l’enseignement du moine Sing Long, Wong Yan Lam a perpétué cet art martial rare tout en le transformant au cours de ses nombreuses aventures.

La formation sous Sing Long

Le moine Sing Long, expert du Lama Pai, a transmis à Wong Yan Lam un style influencé par la philosophie et les techniques du bouddhisme tibétain, notamment des mouvements inspirés des postures et des comportements des animaux. Lama Pai est un système martial unique qui met l’accent sur des frappes longues, des déplacements fluides, et une utilisation stratégique de l’énergie interne (qi).

Après la mort de son maître, Wong Yan Lam quitta le Guangdong pour devenir mercenaire et garde du corps, rejoignant des groupes d’escortes armées (biao ju), qui assuraient la sécurité des convois marchands. Cette expérience lui permit de mettre à l’épreuve ses compétences martiales dans des situations réelles et souvent dangereuses.

Voyages, échanges et surnom de héros

Durant ses voyages, Wong Yan Lam croisa de nombreux autres experts d’arts martiaux, échangeant avec eux techniques et connaissances. Ces rencontres lui permirent d’élargir son répertoire et d’enrichir son style. Sa bravoure, son éthique et ses exploits au combat lui valurent le titre de xia (ou haap en cantonais), qui signifie « héros chevaleresque ».

Retour au Guangdong et naissance des « 10 Tigres »

À son retour au Guangdong, Wong Yan Lam ouvrit une école où il enseigna le Lama Pai. Son talent et sa réputation attirèrent de nombreux élèves. Il fut reconnu comme l’un des légendaires « Dix Tigres du Guangdong », un titre honorifique décerné aux dix plus grands maîtres martiaux de la région. Parmi eux se trouvait également Wong Kei-Ying, père du célèbre Wong Fei Hung, représentant du style Hung Gar.

Lien entre Lama Pai et Hung Gar

Ce que beaucoup de pratiquants de Hung Gar ignorent, c’est que Wong Yan Lam et Wong Kei-Ying partageaient des techniques et des savoirs. Wong Kei-Ying, adepte des Cinq Animaux du Hung Gar (Tigre, Grue, Serpent, Dragon, Léopard), intégra certains principes du Lama Pai dans sa pratique. En retour, Wong Yan Lam adapta des techniques de la famille Hung dans son propre style.

On retrouve des influences du Lama Pai dans les formes Hung Gar, notamment :

  • La forme Tigre et Grue, qui illustre un équilibre entre puissance et fluidité.
  • Les éléments des Cinq Animaux / Cinq Éléments, où des principes stratégiques de Lama Pai s’intègrent dans la philosophie Hung.

De ces échanges est née la forme Ng Ying Kuen (Poing des Cinq Animaux) dans le Lama Pai, une synthèse des principes des deux traditions.

La transmission du Lama Pai et ses dérivés

Dans ses dernières années, Wong Yan Lam forma plusieurs élèves, qui propagèrent son art et créèrent leurs propres variantes du Lama Pai. Deux styles majeurs en sont issus :

  1. Pak Hok Pai (Style de la Grue Blanche) : Développé par certains de ses disciples, il met l’accent sur des mouvements longs, gracieux et défensifs.
  2. Haap Gar Kuen (Style du Chevalier) : Popularisé par Wong Hon Wing, considéré comme l’élève principal de Wong Yan Lam. Ce style rend hommage au maître, en insistant sur la moralité et le courage de ses pratiquants.

Les deux styles partagent de nombreuses techniques communes, telles que :

  • Sui Long Pao Choy (Coup de canon du dragon rampant)
  • Nga Pok / Pok Ying (Mouvement de grue défensif)
  • Jeet Choy (Coup d’interception)
  • Gwar Choy (Coup circulaire)
  • Kaap Choy (Coup en croissant)
  • Sau Choy (Coup en balancier)

Un héritage vivant

Aujourd’hui, plusieurs écoles diffusent le Haap Gar en France, dont notre école Hon Hap Kune de France, qui enseigne une synthèse des styles. Nous nous efforçons de garder vivant l’enseignement de maître Wong Yan Lam et de le transmettre à travers les générations et les continents.

Article très intéressant sur les origines communes du Hung Gar et du Wing Chun.

Il n’existe que deux formes originelles de Wing Chun : Gee Sim Wing Chun Kuen et Hung Fa Yi Wing Chun. Ces deux arts sont à l’origine de tous les autres styles, y compris celui de Yip Man.

Idée reçue : Le Gee Sim Wing Chun semble très différent du Wing Chun moderne, qui inclut les formes Siu Nim Tau, Chum Kiu et Biu Ji, donc les deux ne seraient pas liés.
Dernières recherches : Au sein du Temple Shaolin du Sud, il existait un lieu appelé le Wing Chun Dim (« Grande Salle du Printemps Éternel »). Le style enseigné dans cette salle, appelé Gee Sim Weng Chun Kuen (« Poing du Printemps Éternel »), représentait l’un des plus hauts niveaux de kung-fu Shaolin. Ce système est une expression Chan des arts martiaux, signifiant qu’il est complet : il inclut le bouddhisme Chan, tous les types de combat, ainsi qu’un entraînement complet de chi gong. Ce système de combat repose sur les concepts de Temps/Espace, Énergie et Gravité (Ciel, Homme et Terre).

Un système connexe, issu également du Temple Shaolin du Sud, était directement lié aux sociétés révolutionnaires, ou Hung Mun. Le Hung Fa Yi Wing Chun Kuen (« Poing du Printemps Loué ») fut développé dans le Wing Chun Tong (« Salle du Printemps Loué »). Ce style est également basé sur le Chan et les concepts de Temps, Espace et Énergie, mais il se concentre sur l’économie de mouvement, ce qui a engendré des structures corporelles différentes de celles du Gee Sim Wing Chun. Cependant, les deux systèmes partagent les mêmes racines dans le bouddhisme Chan et proviennent du Temple Shaolin du Sud. Ils sont considérés comme des arts frères.

Il est très probable que le Hung Fa Yi Wing Chun ait donné naissance au Wing Chun moderne, tandis que le Gee Sim Wing Chun ait probablement donné naissance au Hung Gar moderne.

En résumé : Les deux systèmes proviennent du Temple Shaolin du Sud, mais de lieux différents au sein du temple. Ils partagent les mêmes racines et la tradition Chan. Cependant, le Wing Chun s’est concentré sur le Sap Ming Dim (Formule), changeant radicalement son apparence par rapport au Gee Sim Wing Chun.

Bonne année du Serpent ! 🐍✨

Chers élèves et amis,

À l’occasion du Nouvel An chinois, le bureau de Hon Hap Kune et notre Sifu, Billy Tsé, vous adressent leurs meilleurs vœux de santé, de bonheur et de réussite.

L’année du Serpent, symbole de sagesse, de transformation et d’introspection, nous invite à cultiver ces qualités dans notre pratique du kung-fu et dans notre quotidien. Que cette nouvelle année soit l’occasion de progresser ensemble, de renforcer notre discipline et de poursuivre la transmission des riches traditions martiales chinoises.

Merci à chacun d’entre vous pour votre engagement, votre passion et votre confiance. Nous sommes fiers de partager ce chemin avec vous et avons hâte de vivre une année pleine de défis et de succès.

恭喜发财, 万事如意 !
(Gōngxǐ fācái, wànshì rúyì !)
Prospérité et accomplissement à tous dans vos projets !

Avec respect et amitié,
Le bureau de Hon Hap Kune